Le réveil sonne. Tu fixes le plafond depuis cinq minutes déjà, sans bouger, tes pensées vagabondant à droite et à gauche. Ton réveil te pousse à te lever, t'y oblige, t'y force. Tu te lèves alors, lentement, tranquillement, sans te brusquer. Puis tu vas prendre ton petit déjeuner rapidement, et en profites pour donner un peu de lait à Lancaster, avant de rejoindre la salle de bain, où tu y prends une douche éclair. Une fois prête, tu quittes ton appartement ; direction la galerie d'art. Tu y arrives une vingtaine de minutes plus tard. Pearl n'est pas encore là, mais ne devrait sûrement pas tarder. Tu te répètes chaque jour que c'est décidément une bonne idée de vous être mises d'accord pour être co-propriétaires de la galerie. Tu sais qu'elle a déjà d'autres galeries d'art, et par conséquent, beaucoup plus d'expérience que toi. Toi, tu te lances tout juste là-dedans, c'est tout nouveau pour toi. Et tu dois bien l'avouer, ça t'effraie un peu encore. Heureusement, Pearl est là, ce qui te rassure beaucoup. L'ouverture de votre galerie approche à grands pas, et malgré la présence de ta co-propriétaire, tu ne peux t'empêcher d'être un peu anxieuse. Et si ça ne marchait pas ? S'il n'y avait personne ? Ça t'angoisse, te poursuit, te hante. Mais il ne faut pas que tu te prennes trop la tête. Ça ira. Pearl est là, elle sera là. Tout ira bien.
Tu ouvres la porte d'entrée de la galerie avec ta clé, puis y pénètres. Une fois à l'intérieur, tu observes un instant les murs récemment repeints, un sourire satisfait sur les lèvres. On peut encore sentir l'odeur de la peinture – ça te donne d'ailleurs un peu mal à la tête. Tu décides d'ouvrir quelques fenêtres, afin d'aérer le lieu, espérant ainsi faire partir un peu l'odeur peu accommodante. Ceci fait, tu regardes une nouvelle fois la pièce, réfléchissant à ce qu'il vous reste à faire. Tu décides de commencer par passer un peu l'aspirateur, en attendant Pearl ; la poussière a commencé à s'installer, et tu as bien l'intention de la déloger. Passer l'aspirateur te permet un peu d'oublier, qu'Anton est sûrement en face, lui aussi dans son local récemment acheté. Tu essaies de l'ôter de ton esprit, de ne pas penser à lui, en vain ; il sait décidément bien s'y prendre pour rester dans la mémoire des gens. Et tu es certaine que ça l'amuse. Et ça t'énerve, malgré toi. Il faut vite que tu t'occupes, que tu arrives d'y penser. T'es pas censée penser à lui. Pas de cette manière. Tu branches un peu brutalement l'aspirateur sur la prise électrique, et commences à le passer un peu partout. Au bout de plusieurs minutes, la poussière a totalement disparu. Alors que tu éteins et débranches l'aspirateur, tu aperçois Pearl, qui vient sans doute tout juste d'arriver. « Hey salut, comment tu vas ? » lui demandes-tu, un grand sourire sur le visage, tout en rangeant l'aspirateur. Tu vas ensuite t'asseoir quelques instants sur le premier fauteuil que tu trouves, – ce qui te rappelle qu'il faudra les déplacer pour les mettre à différents endroits de la pièce –, puis tu reconcentres ensuite ton attention sur Pearl.