(dance little liar)

bellamy fuller

harry styles | tumblr ≈ a.m.

(nom, prénom): fuller, bellamy. un prénom ridicule à en croire un bon nombre de ses anciens camarades de classe. il l'a un temps détesté, à force de l'entendre prononcer avec moquerie et animosité. (âge, date & lieu de naissance): tout juste 20 ans. il est né un 12 juin, en 1995. (origines, nationalité): sa mère aime à rappeler que ses arrière-grand-parents étaient (probablement) britanniques mais bellamy est tout ce qu'il y a de plus australien. (situation monétaire): il est loin d'être à plaindre, vraiment loin. ses parents ont de l'argent dont il profite lui aussi. (métier): sans réel emploi, il est étudiant en quatrième année de droit après avoir terminé le lycée en avance. c'est pas ce qu'il voulait, pas du tout même mais c'est dans sa nature de vouloir faire plaisir à ses parents. ils lui ont mis la pression pour qu'il suive les traces de papa dès l'instant où il a émis l'hypothèse, la simple hypothèse de ne pas faire de longues études. ses parents le connaissent, ils savent comment le manipuler. bell préférerait se consacrer à la musique mais il vit sa passion en secret, le week-end, dans des bars où la foule est parfois si compacte qu'il en a du mal à respirer. (statut civil): en couple depuis un peu plus d'un an. il la joue nonchalant lorsqu'on lui demande mais s'il ne fait pas attention, il est capable de sortir la date exacte du début de leur relation. il pourrait probablement calculer sans problème le nombre de jours et d'heures, de minutes peut-être, si on le mettait au défi de le faire. (orientation sexuelle): homosexuel, quelque chose qu'il a mis du temps à comprendre. ce n'est pas ce que papa et maman voulaient, bien sûr mais ils ont compris qu'il n'allait pas miraculeusement changé puisqu'il est né comme ça (et oui, il a cité lady gaga en leur expliquant ça, histoire de verser dans le cliché le plus total). (situation familiale): des parents aimants mais exigeants, toujours mariés, unis. une sœur plus âgée, à l'écart, toujours dans le jugement. (traits de caractère): calme, il est capable de rester des heures sans rien dire, sans bouger, pour peu qu'il soit occupé et intéressé par ce qu'il fait. il est créatif, il griffonne sans des parties de chanson, des fractions de poème dans ses cahiers. il joue du piano aussi, il prend des photos. ordonné et méticuleux, il considère que chaque chose a sa place et que c'est là qu'elle doit se trouver. sa chambre est d'ailleurs si bien rangée qu'on jurerait qu'elle sort tout droit d'un catalogue de décoration. discret, il sait se fondre dans la masse. se démarquer l'angoisse profondément et bien qu'il monte régulièrement sur scène, il reste un garçon timide. naïf, presque candide, il lui arrive fréquemment d'oublier que tout le monde n'évolue pas dans le même milieu que lui. entrer à la fac lui a ouvert les yeux mais il garde certains réflexes idiots, certains remarques qui agacent parfois ses camarades de classe. il n'aime pas spécialement s'en rendre compte et il déteste encore plus qu'on pointe ce défaut du doigt. très pudique, il met rarement ses sentiments en avant. il est attentif et physionomiste, il remarque beaucoup de choses et il n'oublie jamais un visage. il met de côté tout ce qu'il apprend sur les gens qui l'entourent, naturellement. de fait, il fait partie de ces gens qui n'ont ni besoin de facebook, ni d'un mémo pour se souvenir d'un anniversaire et il commet rarement des impairs, du moins pas volontairement. un peu influençable, il a tendance à demander l'avis de plusieurs de ses proches avant de prendre une décision. sans ce rituel, il perd facilement ses moyens et il regrette ses mots et ses actes. ainsi il écoute beaucoup ses parents, un peu trop même et il s'oppose rarement à eux. mesuré, réfléchi, il s'astreint à rester maître de ses émotions en toutes circonstances, à deux exceptions près : lorsqu'il est sur scène et évidemment, lorsque gabriel est dans les parages. la violence de certains sentiments lui fait peur, d'autant plus qu'il n'arrive pas en contrôler la force. il a grandi dans un foyer où on ne dit pas un mot plus haut que l'autre, où il faut savoir se tenir. il est bien élevé, oui mais il peut se montrer impulsif et véhément lorsqu'on le pousse de trop. heureusement pour lui, rares sont les personnes qui savent le faire sortir de ses gonds. (avatar): harry styles. (groupe): spring.

(met me in your backyard)
dans la famille fuller, on grandit avec la plage et les leçons de surf. malheureusement pour bellamy, la gravité, l'océan et les dieux se sont toujours entendus pour l'empêcher de tenir sur une planche. ce n'est pas un manque de coordination, ce n'est pas faute de s'acharner non plus. il est simplement mauvais. ses parents ont cessé de s'entêter à l'envoyer à l'eau avec une planche lorsqu'il a manqué de se noyer, à l'âge de onze ans. deux années complètes lui ont été nécessaires pour s'en remettre et être capable de s'approcher à nouveau de la plage. ≈ il avait six ans la première fois que l'un de ses professeurs a évoqué la possibilité qu'il soit surdoué. jusque-là, les gens le considéraient comme un gamin intelligent, éveillé, précoce parfois. il a su lire très tôt et il comprenait les exercices et problèmes posés en classe avec une facilité déconcertante. on lui a fait passer une batterie de tests, notamment pour évaluer son quotient intellectuel. les résultats ont un temps angoissé ses parents qui n'étaient pas préparé à élever un petit génie. ils ont refusé de l'envoyer dans une école spécialisée sous prétexte qu'il ne devait pas être traité différemment. bellamy soupçonne sa mère de n'avoir pas voulu se séparer de lui mais c'est typiquement le genre de choses dont on ne parle pas chez lui. constance, sa sœur, s'est longtemps moquée de lui et de ses 149 de q.i., l'affabulant de divers surnoms plus ou moins blessants. c'est en grande partie pour ça qu'il s'est appliqué à ne pas passer pour un monsieur je-sais-tout à l'école et rester discret, voire effacé. ≈ il a découvert la musique peu après ses dix ans. ses parents sont loin d'être des esthètes mais ils ont tout de même tenu à ouvrir leurs enfants à cet univers. constance et bellamy ont eu droit à quelques leçons de piano. leur  aînée a vite arrêté mais bellamy est tombé complètement amoureux de l'instrument en particulier et de la musique en général. il a commencé à composer quelques années plus tard, d'abord pour lui même. d'une nature timide, l'idée de chanter en public l'a longtemps terrorisé et c'est tout à fait par hasard qu'il a commencé. une scène ouverte, quelques potes de fac et trop de verres l'ont amené, un peu chancelant, derrière un micro. il avait dix-sept ans à l'époque, il venait à peine de finir sa première année à l'université mais on l'avait déjà doté d'une fausse carte d'identité et il était entouré des bonnes personnes. il a frôlé la crise de panique le lendemain en réalisant ce qu'il avait fait mais ça ne l'a pas empêché de remettre ça de nombreuses fois par la suite. ≈ il a toujours voulu rendre son père fier. plus jeune, la moindre dispute avec son géniteur l'affolait au point qu'il en perdait tous ses moyens. il n'est plus un petit garçon à présent mais la simple idée de contrarier son paternel lui donne la nausée. il ferait tout ce qui est humainement possible pour ne pas le décevoir. ≈ connie plaisante souvent en disant qu'il est bonne à marier. en ces termes, oui. son obsession avec le rangement et la propreté la fait hurler de rire, comme beaucoup de choses d'ailleurs. pour un œil extérieur, il est facile d'imaginer que constance et bellamy ne s'entendent pas très bien. il est vrai qu'ils se chamaillent beaucoup. elle sait tout à fait quoi dire pour le blesser et elle n'hésite jamais à être très dure avec lui. elle respecte religieusement les principes que leur ont inculqué leurs parents, si bien qu'elle a eu beaucoup de mal à accepter l'homosexualité de son petit frère, encore plus que le reste de la famille. bellamy ne l'a pas oublié, il ne lui a pas pardonné non plus, surtout qu'elle ne rate jamais une occasion de lui faire savoir ce qu'elle pense de gabriel. pourtant, bell aime profondément son aînée. elle est l'exemple familial de perfection à atteindre, l'enfant modèle. leurs parents ne les traitent pas différemment l'un de l'autre, c'est lui qui l'a mise sur un piédestal. petit, il l'idolâtrait et elle en profitait évidemment. en grandissant, il a perdu en innocence, ce qui a déçu connie qui aurait sûrement préféré qu'il continue à l'adorer aveuglément. malgré son manque de tolérance, elle reste la personne qu'il appelle dès qu'il a un problème, même lorsqu'il s'agit de son petit-ami. elle ne mange pas ses mots et c'est cette dureté qui lui remet les idées en place à chaque fois. il a besoin de ça, il a besoin d'elle. ≈ aux alentours de treize, quatorze ans, il a commencé à se poser d'effrayantes questions à propos de sa sexualité. élevé dans un environnement totalement hétéronormatif et vaguement homophobe, il a grandi avec l'idée qu'il aimait les filles. que des garçons le mettent en émoi à l'heure des premières amours l'a profondément bouleversé. il a cogité de longs mois, il a fait des recherches parce que c'est comme ça qu'il fonctionne face à un phénomène qu'il ne connaît pas ou ne parvient pas à expliquer tout de suite : il travaille dessus, il creuse, il cherche. il a mis du temps à accepter l'évidence et ce n'est qu'en terminant le lycée, à l'âge de seize ans, qu'il a trouvé le courage d'annoncer à ses parents qu'il était homosexuel. la nouvelle a horrifié ses parents, sa mère surtout dont la principale préoccupation a été de s’inquiéter de ce que diraient leurs amis. constance s'est montrée très froide dans les semaines qui ont suivi et encore aujourd'hui, elle reste relativement intolérante. c'est blessant, certes mais bell a abandonné l'idée de changer complètement la vision qu'a sa famille de sa sexualité et des gens comme lui qui n'entrent pas dans les normes. ≈ il s'est inscrit en droit pour contenter sa mère et plaire à son père, lui-même avocat. ce n'était pas ce qu'il veut et il a trouvé ça particulièrement rasoir dès le début. heureusement pour lui, bell n'a jamais eu besoin de s'intéresser plus que nécessaire à un sujet pour réussir en classe. il fait le strict minimum depuis quatre ans et c'est amplement suffisant pour valider ses semestres. il ne fréquente pas non plus ses camarades de classe en dehors de la fac, lesquels le prennent certainement pour un intello barbant. il n'est pas très attaché à ses études mais il se doit de continuer à prétendre le contraire. il a eu un aperçu de la réaction qu'auraient ses parents s'il arrêtait tout du jour au lendemain lorsqu'il a vaguement parlé de l'éventualité de ne pas rester longtemps à la fac. ≈ sa relation avec gabriel est une succession de premières fois. c'est en voulant se faire tatouer pour la première fois qu'il la rencontré et il est le premier garçon dont bellamy soit tombé amoureux. c'est lui qui a posé le premier ses mains sur bell, c'est avec lui qu'il a perdu sa virginité. gabriel est unique et parfois, penser à lui et à ce qu'il a changé dans sa vie donne le vertige à bellamy. ils sont très différents. la plupart des amis de bell étaient d'ailleurs convaincus que ça ne marcherait jamais entre eux pour une foule de raisons qui s'avèrent justes et totalement fondées. mais pourtant, leur relation fonctionne. il leur arrive fréquemment de s'engueuler, parfois avec violence. bellamy déteste ça autant qu'il adore ça. il a passé la totalité de sa courte vie à rester en retrait, à garder le silence, à être un spectateur plus qu'un acteur. être avec gabriel, c'est tout à fait autre chose. il se sent plus vivant que jamais et ce depuis que cet enfoiré au sourire enjôleur l'a tatoué pour la première fois. ≈ il vit toujours chez ses parents, lesquels ont un appartement tout près de la fac puisque sa mère est maître de conférence.   même si ils soutiennent qu'ils veulent que leur fils soit indépendant, bell a constamment l'impression d'être sous leur coupe. ce n'est pas comme ça qu'il imaginait la vie étudiante mais il a trop peur d'entrer en conflit avec eux pour leur dire qu'il aimerait s'installer ailleurs avec gabriel. ≈ entrer à l'université avec deux années d'avance l'a forcé à mûrir très vite. il avait seize ans à l'époque, une poignée d'amis et une idée bien trop vague de ce qui l'attendait pour ne pas angoisser. il a grandi en très peu de temps et ça n'a pas été des plus simples. il a eu du mal à trouver ses marques mais son besoin irrépressible de se fondre dans la masse l'a poussé à le faire très vite.

(all across the alienation)
bellamy n'a absolument pas le même comportement en famille qu'entre amis. un truc de gémeaux d'après sa copine marissa, grande adepte d'astrologie. pas au point d'avoir une double personnalité non plus mais le pote bell est clairement différent du fils bell. avec ses parents et sa sœur, bellamy n'ose pas vraiment s'imposer. il écoute, il acquiesce et il fait ce qu'on lui dit. il est affolé par la simple idée de les décevoir, alors il évite de faire état de son avis lorsqu'il sait ou même qu'il se doute qu'il sera différent du leur. avec ses amis, bellamy se sent plus libre, moins jugé aussi certainement. il rit plus, il se laisse aller à discuter longuement de ce qui le préoccupe, de ce qui le passionne aussi. bell a besoin des autres pour se sentir bien. il a beau être d'un naturel réservé, il aime être entouré et il ne sera jamais assez bien qu'au milieu d'un groupe de gens qu'il aime. les inconnus le mettent un peu mal à l'aise parce qu'il ignore où se placer avec eux. il a peur de froisser ses nouvelles connaissances en disant un truc de travers mais si il reste prudent, il est aussi tout à fait aimable et amical. il a peu de préjugés et il part du principe qu'on ne peut se faire une opinion de quelqu'un sans avoir appris à le connaître un minimum. certains font exception à la règle, comme gabriel par exemple. bellamy est tombé sous le charme avant même qu'il ait fini de lui expliquer les différentes précautions à prendre une fois que son tatouage serait terminé. avec lui aussi, bell se comporte différemment. il n'était jamais tombé amoureux avant et il navigue encore en terrain inconnu parfois. malgré une grande culture populaire due à une quantité incalculable de romcoms que lui a fait engloutir connie, bell sait pertinemment que leur histoire d'amour est loin d'être conventionnelle. il est capable d'oublier les bonnes manières les plus élémentaires aux côtés de gabriel et il a la fâcheuse tendance d'en vouloir trop, tout le temps. il oublie le reste du monde pour se concentrer sur son mec et pour quelqu'un comme bell, c'est terrifiant.

(pseudo, prénom): joséphine. (âge, pays): vingt ans, france. (connexion): dès que je peux. (un petit mot sur le forum): c'est mignon, c'est frais, c'est l'été, le header est canon et la pa me fait baver, bref you know what i mean. (un smiley):    

(told me you were leaving)
Ses oreilles bourdonnent lorsqu'il descend de scène et il pourrait tout aussi bien avoir pris une douche, ses cheveux sont trempés, son tee-shirt lui colle à la peau mais il est heureux. Tellement, tellement heureux. Il vibre encore d'excitation et le grand sourire qui fend son visage en deux n'en finit pas de s'élargir. Marissa débarque, cliquetante de bijoux, chaque main prise par un verre. Elle lui saute au cou, elle le serre tellement fort contre son opulente poitrine qu'il a presque du mal à respirer. « C'était beau amour, tellement beau » susurre-t-elle et sa voix s'attarde sur les syllabes. Elle est ivre – mais c'est Marissa, quand n'est-elle pas ivre ? Quand il ne s'agit pas d'alcool, elle se saoule au bonheur, elle s'enivre des gens qui passent. Elle vient d'une autre planète et Bellamy ne la comprend pas toujours mais il ne peut pas se passer de sa présence. « J'ai vu ton homme tout à l'heure, je sais plus » rigole-t-elle et elle s'écarte un peu tout en gardant un bras autour de ses épaules. Il lui arrache l'un de ses verres sans qu'elle proteste, probablement qu'elle ne s'en aperçoit pas tout de suite. Il n'a pas l'âge de boire, pas ici en tout cas mais le patron ne s'est jamais attardé sur sa fausse carte d'identité. La qualité est discutable mais tous ses amis sont bien plus âgés. Et puis à force, il le connaît, Bell. Il vient ici souvent, deux, des fois trois fois par mois. Il leur évite de chercher un groupe pour animer la soirée et ils ne sont pas trop regardants sur ses consommations. Donnant, donnant. Personne ne lui a dit quoi que ce soit mais Bell a bien l'impression de voir de plus en plus de monde chaque fois. Il n'a pas la prétention de considérer que c'est pour lui ou peut-être que c'est un manque de confiance qui l'amène à en douter. Peut-être, oui, que ces gens sont là pour lui mais il n'a pas le culot de l'imaginer.

Il rend son micro et discute quelques minutes avec le patron, Marissa accrochée à ses épaules. Le bruit des conversations couvrent un peu la voix de l'homme qui lui fait face et il faut dire qu'il ne lui prête pas non plus beaucoup attention. Ses yeux reviennent inlassablement sur la salle qu'il scanne à la recherche du sourire de Gabriel. Il sait qu'il est là, ils avaient prévu de se retrouver un peu plus tôt mais Bell était – une fois de plus – en retard et il a à peine eu le temps de régler le pied du micro avant de devoir commencer. Où est-il, bon sang. « Beeeeeell, j'ai quelqu'un à te présenter » lance alors Marissa en l'attirant loin du patron du bar. Bellamy se retourne pour lui adresser un sourire d'excuses mais l'autre agite la main, signale que ce n'est pas grave. Alors il se laisse entraîner sans rechigner parce que c'est Marissa et les amis de Marissa sont toujours des gens intéressants. Bell aime rencontrer de nouvelles têtes, même si il ne leur parle pas tout de suite. Il se contente d'un sourire timide, d'un bonjour murmuré du bout des lèvres et il laisse la nature faire le reste. Le bras de son amie est lourd sur ses épaules, lourd et gênant, et il se défait de son étreinte rapidement. Elle lève les yeux au ciel avant d'attraper sa main. La plupart des gens respecte la distance que Bellamy installe avec eux. Même Gabriel ne le force pas à le toucher en public quand il sait qu'il n'en a pas envie mais Marissa se fout bien de savoir ce qu'il veut. Il n'a pas encore assez bu pour la laisser l'enlacer comme un bébé, comme elle aime le faire avec lui chaque fois qu'il croise sa route. Elle le pousse dans un box, face à une fille qui sirote ce qui ressemble à un lait fraise. Cute. Une gigantesque paire de lunettes lui mange le visage, déjà bien dissimulé par ses boucles blondes. Elle a tout du stéréotype même de la nana intello du lycée. Et vu la rondeur de ses joues, elle ne doit pas être bien vieille. « Bell, Sophia. Sophia, Bell. J'vous laisse, j'ai besoin d'une clope. Soyez sage ! » Les présentations sont sommaires et Marissa disparaît vers d'autres cieux, félines. Gêné, Bellamy la regarde s'éloigner en priant pour qu'elle se retourne et éclate de rire face à cette bonne blague. Elle sait qu'il n'est pas à l'aise face à quelqu'un qu'il ne connaît, tout le monde le sait mais ça ne l'empêche pas de se tirer. Traîtresse.

La fille – Sophia, c'est ça ? – le fixe en buvant tranquillement son lait avec une paille. Ridicule. Bell déglutit, tente un sourire. En vain. Qu'est-il sensé lui dire après tout, il ne la connaît pas, il ne sait pas pourquoi elle est là. Après un moment, elle déplace son verre et elle pose un carnet sur la table certainement poisseuse d'alcool et autres substances sympathiques. Un stylo apparaît dans sa main et elle hausse un sourcil. « Alors ? » Alors quoi ? Que lui veut-elle ? « Mar te l'a pas dit apparemment mais je tiens un blog. Et on m'a parlé de toi » Ca n'explique toujours pas ce qu'elle lui veut et il attend, patient, qu'elle s'explique. Ce qui semble l'amuser puisqu'elle ricane devant la tête qu'il tire. « Ok, donc elle ne t'a rien dit. Je parle d'arts, de photo, de peinture, de musique aussi. Et on m'a dit que je devrais m'intéresser à toi. J'avoue que j'étais un peu sceptique parce que tu vois, des mecs comme toi, y'en a à la pelle, il suffit de passer deux heures ici pour s'en apercevoir mais tu m'intéresses tout particulièrement Bellamy Fuller » Donc elle connaît son nom. Son vrai nom. Ce n'est pas pour le rassurer et il se crispe involontairement. Ses mains se serrent en poing sous la table et il se raidit. Peut-être que c'est Marissa qui lui a donné quelques informations, peut-être qu'elle a voulu bien faire mais il y a une raison pour laquelle Bell offre une fausse identité aux gens qui acceptent qu'il se produise dans leur établissement. Il ne veut pas que ça se sache, pas trop. C'est pour son plaisir autant que pour celui des gens qui daignent l'écouter mais ça s'arrête là. Il n'est pas musicien, il ne peut pas être musicien. Il est étudiant en droit, il sera avocat dans quelques années. La musique n'est pas un métier, fils, lui a répété son père encore et encore quand il était plus jeune et réclamait d'autres leçons de piano sous prétexte qu'il voulait y consacrer sa vie. La musique, ce n'est pas un métier même s'il aimerait que ce soit le sien. Ça ne vaut pas la peine d'en parler. Si ? « J'ai juste quelques questions, rien de bien méchant » tente-t-elle de le rassurer. Elle a dû percevoir son trouble, elle s'est penchée vers lui comme si la proximité pouvait le convaincre. « Je peux anonymer l'article si tu préfères » avance-t-elle alors, au moment précis où Bellamy songe à se lever. Il a autre chose à faire que de converser avec une fille qu'il ne connaît pas. Gabriel est là, quelque part et il préférerait largement être avec lui. Boire quelques verres et prendre sa main, roucouler dans son cou et sourire contre sa bouche. Pas assouvir la curiosité d'une parfaite inconnue. Il pourrait avoir des ennuis, sa sœur pourrait tomber sur cet hypothétique article, ses parents pourraient apprendre ce qu'il fait de ses soirées. Il ne peut pas se permettre ce genre de bêtises. « Tu sais, en fait je crois que ça intéresserait même plus de monde si je ne donnais pas ton nom. Je veux juste parler de toi et de ce que j'ai vu ce soir, rien de bien méchant » insiste-t-elle et elle sait, elle sait qu'elle le tente. Elle voit qu'il hésite. Bellamy est un livre ouvert les soirs de concert. L'angoisse se lit sur son visage, l'excitation fait trembler ses membres, la joie le fait rougir. Elle sait ce qu'il pense. « D'accord » souffle-t-il, juste assez fort pour qu'elle l'entende malgré le brouhaha et un sourire illumine son visage de petite fille.

Les questions sont classiques d'abord. D'où vient-il, que fait-il. Il parle de ses parents, de leur grand appartement en centre-ville, de ses études aussi. Puis elle se fait plus curieuse, plus incisive. Elle tape directement dans les zones d'ombre qu'il a astucieusement placé. Timide, il bredouille qu'il a été forcé de commencer le piano avant d'en tomber éperdument amoureux. Il raconte ses premières leçons et la douleur dans ses poignets à force de gammes et d'arpège. Il explique l'exaltation de ses premiers récitals et la fierté polie de son père devant son talent. Il évoque les restrictions parentales par rapport à la musique et de fil en aiguille, il finit par avouer qu'il a grandi dans un carcan de traditions et de valeurs qui ont fini par ne plus avoir de sens. Ses déceptions d'enfant apparaissent, les moqueries des autres aussi. Son besoin d'être comme les autres transpire dans ses réponses, de plus en plus longues, de plus en plus précises et honnêtes. Bientôt, ils ne parlent plus vraiment de musique mais de tout ce qui l'inspire, de tout ce qui se lit entre les lignes des chansons qu'il écrit. Il finit par avouer qu'il aimerait, qu'il aimerait tellement s'y consacrer. Qu'il y a tant de choses qu'il aimerait faire mais qui nécessitent une force qu'il n'a pas. Il ne peut pas s'opposer à ses parents, pas vraiment. Oui, il a eu le courage de faire son coming out – elle sourit chaleureusement lorsqu'il en parle et prétend avec humour qu'il vient de lui briser le cœur – mais il ajoute qu'il n'avait pas le choix. Elle l'écoute en silence buter sur ses mots, chercher les termes exacts et elle note, elle note, elle note. On vient s'occuper, elle reprend un lait fraise – immonde – et il commande un jack on the rocks. Il boit, il boit, il boit et il parle, parle, parle, et elle l'écoute sans rien dire, si ce n'est pour demander des précisions. Il ne croit pas s'être déjà livré comme ça, même avec Gabriel. Surtout avec Gabriel. Il ne sait pas lui parler comme ça, il ne sait même pas comment faire face à la puissance des sentiments qu'il éprouve pour lui. Il réagit instinctivement, impulsivement. Et il le lui dit à elle, à cette fille qu'il ne connaît pas. Il lui raconte leur histoire avec la gorge serrée et le cœur battant la chamade dans sa cage thoracique. Il va même jusqu'à tirer sur le col de son tee-shirt pour lui montrer le tatouage, son premier. Le jack on the rocks arrive et il le descend rapidement, sans réfléchir. Son corps proteste un peu contre la brûlure de l'alcool mais il n'y fait pas attention. Il finit par parler avec ses mains, avec de grands gestes pour illustrer ce qu'il n'arrive pas à expliquer.

Quelqu'un s'installe à côté de lui mais il ne s'y intéresse pas, convaincu qu'il s'agit de Marissa. Mais  ce n'est pas le parfum lourd et entêtant de sa meilleure amie, non, mais il reconnaît cette odeur. Il respire cette odeur dans les instants les plus intimes de sa vie, lorsque le plaisir lui tord le ventre et lui fait perdre le contrôle. Gabriel, Gabriel, Gabriel. Le whisky a anéanti sa pudeur habituelle et il glisse une cuisse par-dessus les siennes. Pour quelques secondes à peine, il se tait et il se tourne pour lui faire face. Il le revoit encore, souriant, moqueur et il l'entend encore lui dire que tout se passera bien, que l'aiguille est grande mais qu'il ne lui fera aucun mal. Du mal, ils s'en font, ils s'en font trop mais ils s'aiment, le reste n'a pas d'importance. Ses lèvres trouvent les siennes, sans honte et sans réserve. Il joue avec le col de sa veste, il s'attarde sur sa bouche comme si il ne l'avait pas vu depuis des jours. C'est l'impression qu'il a chaque fois qu'ils se séparent, même pour une nuit. Bell n'en a jamais assez, ne croit pas qu'il en aura un jour assez. Sophia tousse sans aucune discrétion et il réalise qu'il l'a complètement oubliée. Ses joues prennent une teinte cramoisie et il s'éloigne un peu, suffisamment pour lui accorder un regard. « J'ai tout ce qu'il me faut alors je vais y aller. Passez une bonne soirée » qu'elle ajoute par-dessus son épaule et elle file sans demander son reste, certainement gênée d'avoir été témoin de leur intimité, abandonnant derrière elle un lait fraise à moitié bu.

Gabriel Myers a écrit:

comme t'es beau. encore merci de t'intéresser à mon scénario. on va gravir des montagnes ( de chocolat) ensemble.

Juliet Sheldrick a écrit:

bienvenue sur le forum avec le superbe harry.
très bon choix de scénario.

Pearl Fitzgerald a écrit:

Bienvenue beau gosse en voilà un parmi nous qui va être drôlement content !

Ambre Levy a écrit:

bienvenue et bon courage pour ta fiche !

Sera Calloway a écrit:

Harry Styles est vraiment à tomber
Bienvenue parmi nous, n'hésite pas si tu as besoin de quoi que ce soit