(you're just a ghost at most, a set of empty bones)

tate adler

aaron taylor-johnson | elektrantchios ≈ pvris

(nom, prénom): la plupart des gens le connaissent sous le pseudonyme white noise, son nom d'artiste. pour les autres, c'est tate. un nom simple. beaucoup trop simple à son goût. si les parents des autres enfants se sont donné la peine de trouver un second prénom, tate n'a pas eu cette chance. il aurait bien aimé qu'on lui donne un autre prénom. ashton, ça aurait été déjà mieux. puis, adler, ça aussi c'est typique, classique. tate, il aurait voulu encore là avoir un truc qui sort un peu de l'ordinaire. il envie ces gens qui ont des histoires derrière leurs prénoms ou qui viennent de famille qui ont du vécu. il voudrait, lui aussi, avoir des trucs à raconter, pouvoir dire que son nom lui vient du meilleur ami de son père qui est décédé de façon tragique par exemple. ou que sa famille était au départ d'un quelconque pays, mais a du s'exiler pour une raison brave et honorable. mais ce n'est pas le cas, malheureusement. (âge, date & lieu de naissance): c'est un dix-sept juillet à tweed heads que tate a vu le jour. (origines, nationalité): du côté paternel, on boit du thé avec le petit doigt en l'air, on vénère la reine, on parle avec cet accent typique. on pourrait bien les qualifier d'anglais pure sang puisque personne, du moins pour les quatre dernières générations, n'a croisé sa destinée avec quelqu'un qui n'était pas de descendance anglaise et tous sont nés en sol britannique. il faut bien croire que paternel a brisé la règle. du côté maternel, on préfère le soleil et les températures chaudes de l'australie. et par amour pour elle, papa adler a quitté la grisaille de londres et l'a troquée de façon permanente pour la chaleur australien.(situation monétaire): il est riche, Tate. il a beaucoup d'argent. sa tournée mondiale, les ventes de son premier album et de la marchandise à son effigie, tout ça lui a rapporté gros. assez pour pouvoir se payer de la drogue et continuer à vivre une vie de pacha. (métier): musicien, il a un projet solo qu'il a appelé white noise. disons que sa carrière est en pause pour le moment, le temps qu'il se remette sur le droit chemin et qu'il se remette à l'écriture de son second album. (statut civil): célibataire. il s'est enfoncé trop loin pour qu'on puisse le sauver, pour qu'on puisse vouloir de lui. les relations de ce genre ne sont tout simplement pas pour lui. (orientation sexuelle): hétérosexuel. il aime les femmes, même si son attitude envers elle peut faire douter. il aime leurs formes, leurs courbes, l'odeur qu'elles dégagent, le goût de leur peau. elles sont enivrantes, comme une drogue et il est accro. (situation familiale): venant d'une famille aisée financièrement, on pourrait s'attendre au stéréotype de l'enfant unique trop gâté pour combler le manque d'attention que lui portait ses parents. non, ils avaient seulement beaucoup d'argent. c'est d'ailleurs son père qui lui a offert sa première guitare. qui aurait cru que, vingt ans plus tard, il aurait souhaité plus que tout ne jamais le lui avoir donné? maman alder, aimait tous ses enfants, tous autant qu'ils étaient et elle aurait toujours tout donné pour eux. deux garçons et une fille. la prunelle de ses yeux. malheureusement pour Tate, la gloire a ruiné tout ce qu'il avait construit au fil des années. frère et soeur se distancèrent de lui, ne voulant même plus le voir aux réunions de famille. pour eux, il était mort. du côté des parents, on refuse de parler de lui. autant dire qu'il n'a plus de famille. (traits de caractère): indépendant, déterminé, créatif, attentif, joueur, distrait, charmeur, impulsif, rêveur, introverti, franc, têtu et obstiné. (avatar): aaron taylor-johnson. (groupe): winter.

(met me in your backyard)
il possède une collection complète des albums de nirvana. il adore ce groupe et dès qu'on lui demande ses influences, il répond sans hésitation nirvana. kurt cobain est, à son avis, un véritable géni et son décès fut une grande, très grande perte dans le monde musical.  d'ailleurs, s'il pouvait remonter dans le temps, il n'hésiterait pas une seconde et s'autoriserait à vivre un concert de nirvana. ϟ en tournée, il avait trois vestes de cuir qui étaient identiques et les portait en alternance. il les a toutes achetées lors de sa grande tournée mondiale, lorsqu'elle s'est arrêtée en angleterre. boda skins est depuis, devenue sa boutique préférée. de son côté, ça comblait ce désir qu'il avait toujours eu de posséder une veste de cuir, de l'autre, ça faisait de la publicité à la marque. tous deux en ressortaient donc gagnants. ϟ fan de séries télévisées en tout genre, il a un faible pour les séries de marvel. agent carter, agents of shield et compagnie, il les a toutes regardées. il faut bien s'occuper quand on passe sa vie enfermée dans un autobus de tournée. ϟ il est végétarien. il a vu un documentaire sur la façon dont on traitait les porcs en abattoir, il a décidé de ne plus manger de viande. ϟ il vient tout juste de sortir d'une cure de désintoxication et a, par la même occasion, quitté son label qui lui mettait la pression pour qu'il sorte un second album. comme son thérapeute lui a suggéré de s'éloigner de toute personne qu'il considérait comme nocive et qui faisait parti de l'environnement qui l'a amené à se droguer, il a tout largué et compte repartir à zéro, gardant tout de même le pseudonyme de white noise. ϟ même s'il possède beaucoup d'argent, Tate n'aime pas le montrer. il préfère vivre plus sobrement. c'est sans doute ce qui explique qu'il vive dans un petit appartement plutôt que dans une grande maison, même s'il aurait l'argent pour s'en payer une. ϟ il a la manie de passer sa main dans ses cheveux dès qu'il est stressé. s'il est nerveux face à vous, vous remarquerez sans doute ce tic. il le fait également lorsqu'il se retrouve dans une situation embarrassante et qu'il ne sait pas quoi dire.ϟ son premier album a connu un succès incroyable, lui permettant ainsi de récolter plusieurs certifications platines et or dans plus pays incluant les états-unis, le canada, les uk et l'australie bien évidemment. ϟ il a plusieurs tatouages dont un sur la nuque représentant le logo de white noise. il a également la date de décès de son grand-père paternel, de qui il était très proche tatouée sur son poignet droit. ϟ il aime les endroits glauques, lugubres et c'est sans doute ce qui explique qu'on peut souvent le retrouver à errer dans les rues et ruelles au milieu de la nuit. si ça effraie plutôt la majorité des gens, pour lui, c'est une façon de se retrouver avec lui-même. c'était la seule façon qu'il avait en fait, lorsqu'il était en tournée, de se retrouver seule. du coup, il s'évadait souvent, une heure ou deux avant que l'autobus ne quitte la ville, et s'autorisait à se perdre dans diverses villes. son passe-temps favori.

(all across the alienation)
Il fut une époque ou Tate était le mec avec qui tout le monde voulait être ami. il était le pince sans rire, le mec qui avait toujours la blague, le truc pour vous faire sourire. à cette même époque, il aimait également être entouré. il aimait la compagnie des gens. c'est sans doute ce qui l'a poussé vers cette carrière, ce projet solo qu'il a créé. ses fans le diront tous, au début de sa carrière, alors qu'il n'était encore qu'un illustre inconnu et qu'il travaillait sous son véritable nom, il était gentil, attentionné et prenait le temps de rencontrer ses fans. ils pouvaient être cinquante à l'attendre qu'il allait leur parler à tous et chacun. parce que Tate, il aimait cette proximité avec les gens. il aimait écouter leurs histoires. et puis les femmes, parce qu'il avait surtout des fans féminines, il les respectait. il n'était jamais déplacé envers elles, jamais à mettre ses mains ou il ne fallait pas. puis, il y a eu la descente aux enfers, le 180° niveau personnalité. Tate, il est devenu ce mec ignoble qui couche avec n'importe quelle fille qui veut bien s'offrir à lui, juste pour oublier à quel point il est seul en vérité. il a commencé à consommer pour oublier toute la pression que son label lui mettait pour qu'il produise son second album et là, il s'est mis à ne plus vouloir de compagnie, si ce n'était que celle d'une femme pour quelques heures. après ses concerts, il rentrait directement dans l'autobus et n'en sortait pas. non, on ne pouvait pas le voir alors qu'il était aussi bas. il envoyait pêtre les paparazzis, lui qui s'amusait bien avec eux auparavant et se laissait prendre en photo, posant même parfois pour eux. sa famille l'a renié, ses amis sont, en majorité, partis, sortis de sa vie parce qu'ils ne supportaient pas de le voir ainsi. ils ne pouvaient pas comprendre pourquoi il ne faisait pas d'effort pour se sortir de ce cercle vicieux dans lequel il s'était retrouvé. ils en ont eu assez de tenter de le sauver, en vain, et ils l'ont déserté. on peut les comprendre. mais maintenant, de retour à la maison, Tate est quelque part entre ces deux versions de lui-même. il n'est pas le garçon sage qu'il fut un jour, mais son séjour en cure lui a permis de reprendre un peu le dessus. on parviendrait presqu'à l'apprécier.

(pseudo, prénom): pvris. (âge, pays): vingt-deux ans, canada. (connexion): cinq jours, sans doute plus. (un petit mot sur le forum): magnifique    (un smiley):   .

(I'm a goner, somebody catch my breath)
Peu importe à quoi tu penses, je vais te le faire oublier. La femme aux cheveux blonds comme le blé était là, debout devant Tate. Elle le regardait avec envie tandis que son regard, à lui, était vide. Il n’y avait pas d’envie, de désir. Des soirées comme celles-là, il en avait vécu des dizaines. Il en était presque blasé. Pourtant, il continuait ce cercle vicieux, il trouvait une nouvelle femme, une nouvelle chambre, un nouveau corps à parcourir. Tout pour oublier qu’il était seul. Certes, il y avait des dizaines de personnes qui l’entourait, qui était là pour répondre à ses moindres questions, combler ses moindres désirs, mais ce n’était pas assez. Il lui manquait encore et toujours cette chaleur humaine. Plus qu’un simple contact physique, plus que juste du sexe, mais pour l’instant, c’était tout ce dont il disposait, tout ce qu’il avait pour satisfaire ce besoin. Les lèvres de la femme se posèrent contre son cou tandis que ses mains glissèrent sous son t-shirt. Il aurait sans doute pu la repousser, lui dire qu’il ne voulait pas. Quelque part, au fond de sa tête, il y avait cette petite voix qui lui répétait que ce n’était pas correct de lui faire ça. Pourtant, elle savait. Elle était consciente que ça ne mènerait à rien cette histoire. Il la laissa faire tandis qu’elle fit passer son chandail par-dessus sa tête avant de le lancer au sol, créant une petite pile avec sa veste et son chandail à elle. Les mains de Tate glissèrent sur le corps de la jeune femme. Elle était belle, on ne pouvait pas le nier. Elle plairait sans doute à la majorité de la population masculine, mais Tate n’était pas là, il n’était même plus assez conscient pour voir la beauté qui se trouvait devant lui. Ou peut-être en était-il justement trop conscient et il voulait s’éviter trop de regrets plus tard. Enfin, ça n’avait plus vraiment d’importance. Ils étaient tous deux à moitié nus, étendus sur ce lit et prenaient presque plaisir à découvrir le corps de l’autre. Alors qu’il captura les lèvres de - comment s’appelait-elle déjà? - il ne s’en souvenait plus, Tate entendit la sonnerie de son téléphone retentir au loin. Sans doute son manager qui voulait savoir ou il était. Ce n’était pas important. Il avait d’autres préoccupations en ce moment. Il était en bonne compagnie et ça aurait été franchement dommage de gâcher le moment. Le brunet ferma les yeux alors que les lèvres de la femme parcouraient son corps. Étrangement, c’était un tout autre monde que celui dans lequel il vivait qui se trouvait derrière ses paupières closes. Sans doute un message de son subconscient. Il se revoyait quelques années plus tôt. Yvaine.  C’était à cette époque ou il était encore heureux, ou les gens voulaient être avec lui parce qu’on appréciait sa compagnie et non pas parce qu’on voulait apparaitre dans les magazines à potins comme étant une quelconque relation de White Noise. Cette époque ou il était encore Tate Adler, ou on ne le reconnaissait pas dans la rue, ou on ne l’épiait pas encore. Il pouvait encore prendre un café sans se faire harcelé. Il pouvait encore avoir une discussion sensée avec une femme sans avoir en tête seulement le moment où il se retrouverait seul avec elle, le moment ou elle comblerait ses désirs.

Deux heures plus tard, il enfilait à nouveau son boxer. Tu pars? Tate ne jeta qu’un rapide coup d’œil à la femme, qui était toujours étendue sur le lit, avant de s’emparer de son blouson de cuir. Oui. Répondit-il simplement avant de quitter la chambre. Pas le temps ni l’envie de faire des adieux. Et puis, c’est la définition même d’un coup d’un soir, pas vrai? Quoi que pour eux, ça ne s’était résumé qu’à quelques heures de plaisir. Tous deux semblaient avoir eu leur compte si on en jugeait par leur respiration haletante et leur souffle court après leurs ébats. Tate devait maintenant passer à autre chose. Il était habitué, maintenant. Il ne faisait plus dans l’émotion, ne quittait pas la fille en l’embrassant comme il avait pu le faire auparavant. Il avait appris de ses erreurs. Agir ainsi, c’était leur donner un tout petit peu d’espoir et ça, c’était nocif, malsain. Elles n’avaient aucune chance avec lui. Elles n’étaient rien. Maintenant, elles le savaient. Sa réputation n’était plus à faire. On parlait de lui dans les journaux à potins, les magazines à scandales. White Noise sombre dans la déchéance. Non, on ne mentionnait plus Tate Adler parce qu’il était mort. Tate Adler était disparu, un jour il était parti et on ne l’a plus jamais revu. À ce moment, le mythe, la légende White Noise a fait son apparition. Au départ, le mec qui séduit toutes les filles, c’était bien,  Les filles aiment les bad boy. Faites lui croire qu’elle est la seule et l’unique, mais ne jouez pas trop les romantiques. C’était la contradiction même, l’âme de ce qu’était devenu Tate. Attend. La voix de la femme dit sortir le jeune homme de ses pensées et lui rappela ce qu’il devait faire maintenant. Il ne l’écouterait pas. La laissant en plan, il s’avança vers la porte, ignorant les suppliques de la femme qui voulait tant qu’il reste, qu’ils passent un peu plus de temps ensemble, qui voulait plus. Sans hésitation, il posa la main sur la poignée de la porte avant de la tourner. Tu ne peux pas me quitter comme ça. Elle criait presque maintenant, pathétique, mais il ne s’en souciait pas. Il ouvrit la porte et fit le pas qu’il lui manquait pour quitter la pièce, fermant la porte derrière lui, sur cette histoire qui n’aurait jamais de lendemain malgré tout ce que la femme pouvait espérer. Un soupire passa à nouveau les lèvres de Tate après qu’il eut fermer la porte. À peine avait-il fait un pas que son téléphone vibra à nouveau dans la poche de sa veste. Levant les yeux au ciel, il s’en empara et fit glisser son doigt sur l’écran. J’arrive dans dix minutes. Déclara-t-il, coupant la parole à l’homme qui parlait – ou plutôt criait – au bout du fil. Il raccrocha, ne lui laissant pas le temps de dire quoi que ce soit.  Il quitta l’hôtel, non pas sans avoir payé son du, et emprunta le chemin qui le mènerait jusqu’à son autobus de tournée.

(I wanna be known by you)
Une fois arrivé à destination, il vit son manager debout devant la porte de l’autobus. Tu prends décidément cette image de bad boy très au sérieux. Déclara-t-il seulement avec  un léger sourire en coin. À croire qu’il prenait un malin plaisir à voir Tate dépérir un peu plus à chaque jour. Roulant les yeux, le brunet pourra l’homme et entra dans le bus, grognon. Il alla s’installer dans sa couchette avant de fermer le petit rideau pour un peu plus d’intimité, si seulement c’était possible d’en avoir. Il déverrouilla son téléphone pour voir qu’il avait six nouveaux messages. Poussant un soupire, il activa son répondeur et les écouta tous un à un. La voix douce de Yvaine retentit dans ses oreilles et un petit sourire se dessina sur son visage.  hi tate it's yvaine, remember me ? it's the.. idon'tevenknow message i leave you. Des semaines qu’il ne lui avait pas adressé la parole, coïncidant étrangement avec le moment ou il avait commencé à consommer. Toute l’équipe du label lui avait bien spécifier qu’il ne devait s’attacher à personne sinon sa popularité diminuerait. Il devrait retourner en Australie. Non, il ne voulait pas, du moins, pas tout de suite. Il aimait bien la vie qu’il menait. Jouer le mauvais garçon, avoir des filles qui vous courent après, c’était agréable. i just wanted to know if you were alright because.. cause i'm not.. Son sourire disparu. Qu’était-il en train de devenir? Prenant une grande inspiration, il ferma les yeux. Non, c’était pour son bien qu’il s’était éloigné. De toute façon, elle n’aurait sans doute pas apprécié l’homme qu’il était rendu. C’était mieux ainsi, tant pour elle que pour lui. Ils ne devaient plus être en contact et ce, même s’il le voulait plus que tout, faisant de l’écoute de chacun de ses messages une véritable torture. Il aurait voulu pouvoir la contacter. C’était con, à vingt-trois ans de ne pas être capable de prendre ses propres décisions. Il fallait sans doute blâmer sa trop grande ambition. Il voulait réussir et ces gens, ceux qui lui disaient de couper les ponts avec la majorité des gens qu’il connaissait, savaient sans doute mieux que lui ce qu’il fallait pour percer dans le domaine. Alors comme un enfant suivant les règles imposées par ses parents, Tate les écoutait et obéissait au doigt et à l’œil. Glissant ses doigts dans ses cheveux, il éloigna son portable de son oreille et regarda les secondes s’écouler tandis que les messages automatisés lui dictant les diverses options qu’il avait, soit supprimer ou archiver le message. Poussant un soupire, il appuya sur la touche end et lança son téléphone qui alla percuter le mur de sa couchette. Derrière ses paupières closes, il la revoyait, aussi rayonnante que le soleil qui osait pointer le bout de son nez à travers la grisaille de Londres. Il se souvenait de cette journée comme si c’était hier. Elle était assise là, à cette table, dans ce café. La seule place de libre était juste là, en face d’elle et il l’avait prise. Et ce fut le début d’une belle histoire… En fait, ça aurait pu être le début d’une belle histoire. Parce que ce jour là, personne ne l’avait reconnu. Personne n’était là pour prendre un cliché de lui et de cette mystérieuse femme, personne pour écrire un article merdique sur un rendez-vous entre White Noise et une belle blonde dont on trouverait sans doute le nom après des recherches. Yvaine, qu’il a appris. Elle était belle et intéressante. Elle en avait beaucoup à dire et c’était bien parce que lui était toute ouïe. Il en avait marre de parler, marre des entrevues. Il ne voulait pas être le centre d’attention. C’était à cette époque ou la gloire et tout le strass ne lui était pas encore monté à la tête, à cette époque ou il était toujours normal, il était toujours Tate. Et il appréciait cette femme. Sans doute un peu trop même. On lui avait dit de ne pas trop s’attacher. Sans doute l’intention derrière se conseil était-elle malsaine considérant qu’elle venait de son manager, mais sans doute avait-il raison. Rien ne pourrait ressortir de cette amitié, quand même bien Tate le voudrait. Même s’il y mettait tous les efforts du monde, elle ne resterait sans doute qu’une amie. Après tout, comment espérer plus lorsqu’on ne fait qu’échanger des messages et qu’on ne s’est croisé qu’une seule fois? Il n’avait jamais cru aux coups de foudre. Il était certes un grand romantique, mais il y avait tout de même des limites. Les histoires de couples qui se forment au premier regard, ce simple contact vous faisant réaliser que vous êtes amoureux, très peu pour lui. Et pourtant, il y avait quelque chose chez Yvaine qui l’intriguait. Elle n’était pas comme les autres. Sans doute le fait qu’elle n’ait aucune idée de qui il était y était pour quelque chose. Peu importe ce que c’était, il s’était épris d’elle, à son plus grand regret. Et le moment des regrets était venu. Il était là à s’imaginer la retrouvant dans ce même café. Il aurait tout donné pour la revoir, mais son horaire devenant de plus en plus chargé, il n’avait malheureusement pas eu cette chance. Tout ce qu’il avait désormais était un souvenir tranquillement ravagé par l’usage de drogue et la consommation excessive d'alcool pour oublier le malheur dans lequel il était tranquillement en train de se noyer et quelques messages sauvegardés sur son téléphone. Pathétique. Voilà ce qu’il était. Un être tout bonnement pathétique. I’m sorry. Murmura-t-il simplement avant de se laisser emporter par les bras de Morphée.

(Though I'm weak and beaten down)
Les mois ont passés et l’état de Tate s’est largement détérioré. De drogues douces qu’on ingère juste parce que ça aide à faire tomber le stress devenu trop grand, trop lourd à porter, il était passé aux drogues plus dures qui lui faisait tout oublier, à l’exception des paroles de ses chansons. Étrangement, la musique était toujours là, sauveur de cette âme perdue tout autant que cause de la destruction de cet être. S’il pouvait compter sur ses playlists favorites pour accompagner son humeur changeante, il fallait toute de même prendre conscience que c’était pour cette même musique qu’il avait vendu son âme, littéralement. I sold my soul to rock’n’roll qu’il chantait. Et ce que la majorité de ses fans ignoraient – du moins jusqu’à quelques mois plus tôt – c’était qu’il avait fait un véritable pacte avec le diable en acceptant de signer ce fichu contrat de disque. Il était devenu une marionnette aux mains des grands de l’industrie, ceux que tout le monde adulait. Et lui, il voyait leur face cachée. Ils n’avaient dans les yeux que des signes d’argent. Ils ne vivaient que pour augmenter leurs profits, au détriment de la santé des artistes qu’ils produisaient. Près de deux cent concerts en un an sur les cinq continents au cours d’une année. Et on lui demandait maintenant de préparer un second album. On lui demandait qu’il soit aussi bon, sinon meilleur que le premier, chose qu’il savait impossible. Il ne pouvait pas offrir une réplique de ce premier opus. Et puis, l’inspiration ne semblait plus être au rendez-vous, quand même bien essayait-il de la forcer. Il s’obligeait à être assis sur sa chaise, son cahier devant lui, mais les mots ne lui venaient pas. La majorité du temps, lorsqu’on faisait mention d’un futur album, il avait envie d’envoyer valser quiconque lui parlait. Que ce soit en pleine entrevue, lors d’une réunion avec le label, peu lui importait. Il en était rendu à ce stade. C’était presque gérable son attitude, sa désinvolture et juste sa personne, jusqu’au jour ou, trop saoul et sans doute également trop défoncé, il était venu à agresser – physiquement, pas sexuellement – une fan. Elle était vraiment trop dérangeante et agaçante. Ii lui avait répété des dizaines de fois qu’il n’était pas intéressé, bien que les mots aient sans doute été prononcés de façon trop incompréhensible pour qu’elle y saisisse quoi que ce soit. Avec la bouche pâteuse, impossible de bien parler et de se faire comprendre. Finalement, Tate avait craqué. Il l’avait poussée et elle était tombée du haut de ses talons aiguille de trois pouces. What a fucking slut. Lui avait-il craché en la regardant avec dédain. S’il avait été coureur de jupon, s’il avait baisé bien des femmes, là, il avait bien trop souvent combiné alcool et drogue pour pouvoir même simplement se rendre à l’hôtel le plus proche de la salle – ou plutôt le stade, vu sa popularité sans cesse grandissante – dans laquelle il donnait un concert. Évidemment, le soir du fameux incident, on l’avait photographié, filmé et la vidéo était rapidement devenue virale. WHITE NOISE AGRESSE UNE FAN qu’on pouvait lire partout, sa photo rattachée à tous les articles. Et ce fut le début de la fin. C’était sans aucun doute un mal pour un bien, considérant l’état dans lequel son foie, de même que tout son corps et son esprit, était. Une semaine de plus et il aurait probablement craqué sous la pression, fait une dépression ou une overdose, les paris sont ouverts.

(i'll slip away into this sound)
Tate, il faut qu’on parle. Il avait levé les yeux de son ordinateur portable pour les poser sur son gérant, visiblement peu intéressé par ce qu’il allait lui dire. On ne m’appelle plus White Noise? Parce qu’ils avaient tous pris l’habitude de l’appeler ainsi, lui rappelant à quel point ils comptaient sur son succès pour s’enrichir, lui démontrer qu’il n’était rien et que tout ce qui importait, c’était cette façade qu’ils avaient tous soigneusement créé. Mais le fait qu’on l’appelle par son prénom lui fit comprendre le sérieux de la chose. Il glissa un doigt sous son nez, histoire de faire disparaitre les traces de poudre qu’on pouvait peut-être voir et renifla un bon coup. Ouais, c’était mieux comme ça. Faut que t’arrête. Ils avaient tous parlés en cœur, à l’unisson. C’était presque comme une chorale, presque beau. Et lui, il les a regardé hébété. Qu’il arrête quoi? La musique? C’était hors de question. Non, parce que sans ça, c’était certain qu’il allait couler, un naufrage pire que le Titanic. Il a vivement secoué la tête, comme si soudainement il avait retrouvé toutes ses facultés mentales. Regardes-toi.  T’es dans un état pathétique. Lui avait alors dit le responsable du son sur sa tournée. Il lâcha un rire sarcastique à souhait avant de les dévisager tous un par un. Et vous me blâmez pour ça? Vous ne vous rendez pas compte que c’est votre faute si je suis comme ça? Si je suis tombé aussi bas. Il soupira avant de reposer ses yeux sur l’écran de son ordinateur et de continuer à regarder son fil d’actualité Facebook. Tate, c’est du sérieux. Tu ne voudrais pas prendre deux secondes pour nous écouter? On ne t'a jamais blâmé. Lâchant le plus gros des soupires, il ferma son portable et s’assied un peu mieux sur la banquette. Merde, tu t’es vu? T’es une véritable loque humaine. Tu veux qu’on fasse quoi avec toi? Ta petite bagarre avec cette fille, c’est partout dans les magazines, les journaux, sur le net. Il roula des yeux, mais se contenta de les laisser parler. On ne peut rien faire pour toi si tu ne t’aides pas. Il faut que tu te reprennes en main. Il éclata de rire. Ils avaient créé cet atmosphère, ce milieu de débauche juste pour lui, pour renforcer son attitude bad boy. Et lui, il s’était laissé naïvement prendre au jeu. Comme Astérix dans la potion, il était tombé dedans et maintenant, il n’y avait plus d’issue. Il lui fallait de l’aide sinon c’était la mort assurée. What a fu*king pity. rétorqua-t-il sèchement. Vous voulez que je me reprenne en main seulement pour que je puisse écrire un autre album? You’re all f*cking a-holes. Il avait envie de tout balancer à travers l’autobus soudainement. Il en avait marre. You created this fucking life for me. You all made this up, made me believe I could’ve had it all and then watched me fall. I’m not f*cking White Noise. He’s dead. From now, I’m just Tate and you’re all fired. Et là, il s’empara de quelques trucs personnels, son sac à dos et quitta l’autobus. C’est ainsi que pris fin White Noise, du moins, comme on le connaissait. Non, Tate aurait droit à une seconde chance, une nouvelle vie. Quoi de mieux pour y parvenir que de retrouver ses racines, revenir aux sources et à tout ce qui fut l'avant White Noise? C’est pour cette raison que ce même soir, il se rendit à l’aéroport LAX et acheta un billet allé simple pour l’Australie. Fuck you, Los Angeles, I ain’t never coming back.

(don't let me be gone)

Home sweet home. Enfin, sweet home serait sans doute exagéré. L’Australie, bien qu’elle soit sa terre natale, n’était plus ce qu’il avait connu. Ou peut-être était-ce lui qui avait trop changer. Les gens ne semblaient plus être les mêmes. Comment, en seulement quelques années, tout peut-il changer autant? Cette question pouvait se poser à bien des égards et on pouvait également la poser en le regardant, en voyant ce qu’il était devenu. Ce jeune homme avec un talent fou, un avenir prometteur aux dires de ses enseignants, voilà qu’il faisait la une des tabloïdes. WHITE NOISE EN DÉSINTOX pouvait-on maintenant lire sur la page couverture de la majorité des journaux à potins. Parce qu’il avait finalement fait le grand saut. Il était prêt à franchir cette étape vers une restauration de la personne qu’il fut jadis. Ce temps ou il était juste un jeune adulte normal qui ne fait que jouer de la guitare semblait soudainement tellement lointain. Et c’est en posant le pied dans ce centre de désintoxication qu’il le réalisa. Trois jours qu’il était de retour à Tweed Heads. Il lui avait fallu soixante-douze heures pour se convaincre que c’était la bonne chose à faire. Il avait erré dans les rues de la ville pendant soixante-douze heures avant de finalement se diriger vers ce bâtiment et oser franchir le pas de la porte. Ça semblait tellement difficile, la perspective de devoir abandonner tout ce qui lui permettait de tenir bon. Parce que c’était ces substances nocives qui lui donnaient la force de continuer depuis des mois. C’était la seule chose à laquelle il pouvait se raccrocher. Il avait tourné le dos à ses amis il y avait longtemps et la seule personne à qui il voulait vraiment parler semblait avoir changer de numéro puisqu’elle ne répondait plus à ses messages textes et que, lorsqu’il l’appelait, le message disant que le numéro était hors service était la seule chose qu’il entendait. Plus de voix douce au bout du fil. Plus de rire au beau milieu de la nuit. Plus de discussions interminables. Tout ça était terminé. Mort et enterré. Et il n’y avait que lui à blâmer. Il était le seul responsable de ce qui lui était arrivé, malgré qu’il se cache derrière le fait qu’il était facilement influençable pour expliquer ses déboires. Non, c’était terminé tout ça. Il lui fallait assumer et c’est ce qu’il fit en posant ses sacs sur le plancher de ce qui fut, pour les semaines suivantes, sa nouvelle demeure. Bien plus spacieuse que la couchette d’un autobus, mais tout aussi inintéressante. Il a passé de longues heures à fixer les murs blancs, entre deux séances de thérapie, et à se demander ce qu’elle était devenue. La seule qui avait vraiment compté malgré tout. Celle dont le visage était toujours gravée dans sa mémoire. Mais ses questions demeuraient sans réponses et le demeureraient sans doute pour un long moment puisqu’il n’avait aucune idée de l’endroit ou elle pouvait se trouver. Elle pouvait bien être à l’autre bout du monde ou être dans cette ville qu’il n’en saurait rien. Coupé de la réalité, il ne pouvait plus avoir de nouvelle du monde extérieur avant sa sortie. C’était sans doute mieux ainsi puisqu’il aurait été facile de retomber dans ses vieux vices, de retrouver ses vieux démons, tomber face à face avec eux. Non, tout ça, c’était pour son bien à lui au final. Pour une fois qu’il faisait vraiment quelque chose pour lui et non pour plaire à un quelconque membre d’un quelconque label.

Il y est resté quatre mois dans ce centre. Quatre mois à ne pas vraiment savoir ce qui se passait à l’extérieur et à n’avoir plus aucun contact avec sa famille ou même ses anciens amis. Après tout, qui aurait bien voulu le voir. Il avait abandonné tout le monde comme un lâche. Il ne récoltait que les fruits de ce qu’il avait semé. Mais au bout de ces cent vingt-trois jours de désintoxication, il a finalement pu poser le pied à nouveau dehors, respirer l’air frais, l’odeur des fleurs, celle de la mer. C’était comme revivre à nouveau, comme sortir de la maison après un long hiver et voir les bourgeons sur les arbres. Parce que c’était un peu son printemps à lui après un long, terriblement long hiver. Mais le renouveau pour lui ne venait pas avec un nouveau groupe d’ami, non. Il devrait y arriver seul parce qu’il n’avait plus personne. Il devait jouer les grands garçons et vivre dans ce petit appartement qu’il avait trouvé. Il voulait faire un truc par lui-même pour une fois. C’était en quelque sorte un défi personnel qu’il s’était lancé, de réussir à rester sobre sans avoir recours à une quelconque aide. Et puis, la solitude a toujours été sa meilleure amie, la seule véritable constante dans toute cette tempête qui l'avait emporté. Elle ne l’avait jamais réellement quitté.