(one way ticket take me anywhere)

david dai oswald

dylan sprayberry | tumblr ≈ mama cass

(nom, prénom): il s'appelle david, prénom qui puise ses origines de la bible, livre sacré aux yeux de ses géniteurs illuminés. d'aussi loin qu'il s'en souvienne, il s'est toujours fait appeler dai, le diminutif gallois. oswald, il ne le tient ni de son père, ni de sa mère. changement précoce d'identité. (âge, date & lieu de naissance): dix-huit ans, allant sur ses dix-neuf ans. il est né à gwaelod-y-garth, trou paumé du pays de galles, le dix-huit juillet mille neuf cent quatre-vingt-dix-sept. (origines, nationalité): ancêtre commun avec les singes, ou peut-être les extraterrestres, théories qui tuent ses parents. autrement, c'est un gallois. ça s'attend un peu à l'accent qu'il essaie de perdre. l'australie, c'est tout nouveau pour lui. il ne possède pas encore la nationalité. (situation monétaire): bancale, il ne vit que sur ses économies et la bourse qu'il peut toucher. (métier): lycéen, en recherche active d'un emploi à mi-temps pour subvenir à ses besoins. (statut civil): célibataire depuis bien trop longtemps. (orientation sexuelle): homosexuel encore (un peu) dans le placard. (situation familiale): plus qu'un ardent souvenir. (traits de caractère): positif, intrépide, passionné, bavard, abrupt, communicatif, sarcastique, attachant, rêveur, fougueux, débrouillard, malin, indépendant, curieux, impétueux, glouton, dynamique, sang-chaud, sauvage, farouche, bourrique, baroudeur, créatif, rancunier, jaloux. (avatar): dylan sprayberry. (groupe): summer.

(met me in your backyard)
(il se rappelle très bien de...) la fois où il s'est cassé le poignet gauche en descendant une pente en rollers. des patins de compète que papa lui avait acheté pour noël et qui ont fini par prendre la poussière. n'ayant pas pu en faire pendant trois mois, il a vite délaissé cette passion mort-née. déception de plus pour un père déjà bien assez désillusionné. ⊱ la fois où il a été tabassé dans le garage souterrain d'un immeuble, alors qu'il n'avait que quatorze ans. a protégé son pote avec un vieux parapluie, celui-ci ne lui a pas rendu la pareille. ⊱ la fois où ses potes et lui faisaient des ricochets au lac de llangorse et qu'une pierre a accidentellement assommé une truite. fierté personnelle, mêlée à des fous rires et un sentiment de culpabilité. ⊱ la fois où on lui a promis d'aller à disneyland, mais qu'à la place, ils sont allés visiter l'abattoir - début du végétarisme (qui a pris fin le surlendemain). ⊱ la fois où il s'est réfugié chez la voisine, la peau mouchetée d'ecchymoses et que les flics ont débarqué chez eux. ⊱ la fois où on lui a proposé un suivi psychologique qu'il a tout simplement refusé. ⊱ la fois où il rendait visite à son cousin tous les samedis à la clinique psychiatrique après que celui-ci ait pété une durite. ⊱ la fois où son père lui a proposé d'aller voir une prostituée. ⊱ la fois où il a embrassé charlie, dans les vestiaires, derrière les casiers. ⊱ la fois où il a tenu compagnie à un sans abri pendant toute une semaine, lui apportant de quoi manger, mais ne pouvant lui offrir plus. ⊱ la fois où il a sauvé un petit chat à qui il manquait une patte, qui a failli se faire écraser par un autobus et qu'on l'a pris pour un héros ou pour un fou. ⊱ la fois où il a craché à la figure de son père. ⊱ la fois où le mari octogénaire de sa voisine décéda le jour-même où il devait rentrer chez lui après un séjour à l'hôpital pour être tombé dans les escaliers. ⊱ la fois où il a refusé un gars en ami sur facebook et que lendemain, il a appris qu'il était mort dans un accident de moto. ⊱ la fois où sa mère a mis des notes post-it partout dans la maison avec des versets de la bible. ⊱ la fois où il s'est mis à économiser pour pouvoir tout quitter. ⊱ la fois où ses notes ont chuté et il a raté ses examens.

(ce ne sont que des vestiges de son passé, des souvenirs-ruines, des rires qui chatouillent ses oreilles, des pleurs qui le hantent.)

(en vrac : collectionne des figurines - fait de la boxe, mange comme quatre, encore un môme qui se dit indépendant - mais qui recherche une figure paternelle ou un grand-frère qui le protège - appelle son appartement "le refuge" - a toujours des barres de céréales sur lui - vit seul, comme un grand, mais cherche d'urgence un boulot pour se payer son loyer - fume, de temps en temps, de plus en plus souvent)

(all across the alienation)
un garçon haut en couleur, un jeu d'apparences. carapace construite sur des restes en flammes. très ouvert, il se fait aisément des amis - enfin, du moins, des connaissances. des personnes aussitôt rencontrées, aussitôt oubliées. amitié fugace, vive. quelques moments de bonheur partagés, des rires en commun, quelques larmes, parfois. on naît, on vit, on meurt, en l'espace de quelques jours. jamais rien ne dure à cet âge. plus rien n'est inconditionnel, plus rien n'est éternel. promesses en l'air qui ont cent fois franchi ses lèvres (mais surtout celles des autres). on continuera à jouer en ligne ! disait samir, on s'écrira disait maisie, tu m'oublies pas ? disait jake (et on s'retrouvera en enfer disait charlie). ils sont passés où, ces péquenauds ? ils l'ont vite oublié. presque aussi vite que ses parents qui ont dû déjà remplacer ses photos par des images de la vierge marie. il y en a qui se souviennent de lui, tout de même, il laisse une empreinte dans le cœur. il y a tyler qui continue d'aller faire des ricochets, dans l'espoir de retrouver son quasi-frère au bord du lac. il y a mary qui se pose sur le toit des hammers comme une colombe, en regardant les étoiles la nuit, comme ils le faisaient ensemble. il y a gemma, la voisine, qui imagine encore le gosse briser sa vitre avec son ballon de foot. elle l'imagine encore dans son salon, une glace à l'eau à la main, les genoux écorchés. elle l'imagine encore, le visage déformé par la peur, les pleurs et les coups, dans sa cuisine, son père furieux se faisant arrêter dans l'allée d'en face. elle l'imagine encore dans ses bras, tout de noir vêtu, un magnifique bouquet à la main - cueilli dans son propre jardin, le jour de l'enterrement de son mari. il en a marqué des esprits. c'est à ces gens-là qu'il continue d'écrire. les autres n'ont plus droit qu'à un hey. sur la messagerie instantanée. dans une dizaine d'années, ils ne penseront plus à lui. tous. comme il les aura probablement oublié. n'est que de passage, jette rarement l'ancre. n'est qu'un minot sans attaches, sans regrets. surtout depuis son nouveau départ à l'autre bout du monde. (enfin, c'est ce qu'il essaie de se dire, bien qu'il s’accroche déjà un peu trop aux belles âmes d'australie au point de n'avoir déjà d'yeux et d'oreilles que pour lui.) 

(pseudo, prénom): changeling, baptiste. (âge, pays): quinze ans, france. (connexion): je capte plutôt bien depuis l'étage vacances = no life. (un petit mot sur le forum): il est tout doux, j'aime beaucoup (ça fait du bien). (un smiley):  

(told me you were leaving)

( ALWAYS THERE FOR YOU LIKE ) GEMMA
(mary, maisie)

déluge, dehors l'orage gronde. il est à l'abri dans cette cabine téléphonique étroite, mais ses vêtements gouttent dans un cliquetis agaçant, chaque perle de pluie explosant au sol et à ses tempes. il passe une main dans ses cheveux mouillés, les phares de la voiture de gemma l'éclairent, l'éblouissent même. il attrape le téléphone, laisse la tonalité le bercer quelques instants brisés par un avertisseur sonore. hurry up kiddo ! lit-il sur les lèvres de l'américaine à la retraite. il lève son pouce en guise de réponse. il a encore un peu de son sang qui lui coule sur les mains. il compose, il fait trop froid, sa respiration fait de la buée qu'il essuie avec la manche de son sweatshirt, pour garder un œil sur la vieille. who the hell calls people this late ? il serre les dents au son de sa voix. fuck you louis, i need to talk to kate. éclair.  david ? where are you ? we've been looking for you for hours. mensonge qui dépose un goût amer sur son palais alors qu'il se mord doucement la lèvre, essayant de garder sa contenance. i bet you were - marque une pause. could you tell patrick that i won't get back home please ? il a le sarcasme aiguisé, les paroles tranchantes. you know, 'cause i'm gay and not welcomed. elle lui coupe la parole. you're not gay. our son is not gay. it's just a phase because you're flirting with the devil, but soon, you'll be safe and sound out of this shit. il entend l'amant de maman gueuler à l'autre bout de la pièce. until then get your ass back to your dad's, pussy boy. rire nerveux qui lui racle la gorge. i won't. d'you hear me ? i. won't. i almost jumped tonight. it was almost done, just because of you. you killed me. but i am now free, more than ever. free. il raccroche, se prend la tête entre les mains, hurle à plein poumons, comme pour se donner la force d'avancer encore un peu.
il regagne la voiture, claque la portière. gemma lui adresse un sourire qui le réchauffe. elle efface une larme sur sa joue qui se distingue des gouttes de pluie. il s'effondre dans ses bras, elle détache sa ceinture de sécurité pour pouvoir mieux l'enserrer. maternelle, elle le réconforte, passe une main chaleureuse sur sa nuque alors qu'il a le menton posé sur son épaule. happy birthday to you, happy birthday to you, happy birthday my little dai, happy birday to you... chant-murmure, elle retient une larme en repensant à son fils mort à la guerre. il est minuit, le môme a enfin dix-huit ans.

quelques heures plus tôt, énième dispute qui éclate entre lui et son père. il s'est défendu, il a les mains qui en saignent. il s'enfuit sur son vélo la clope au bec tordu, suivi de près par l'antiquité qu'est sa voisine, qui entend tout depuis chez elle. petite averse qui se transforme en véritable tempête. le gosse qui veut voler, qui se met au bord et qui manque de se laisser couler du haut du pont, dans le vent. stoppé de justesse par sa conscience, sauvé par gemma. il commet presque l'erreur qui lui aurait coûté la vie à quelques minutes de la libération (parce qu'il en a assez de se battre, assez de résister, ça fait trop longtemps qu'il lutte contre son père, contre sa mère, contre leur foi, trop longtemps qu'on ne l'aime pas).

et finalement, c'était un peu de ça dont il avait besoin.
un peu d'amour en baisers déposés sur le front,
pas en coups qui font voler les dents.  
(c'est pas comme ça qu'on aime un enfant.)

( MESSING WITH YOUR FEELINGS LIKE ) WES
(charlie, tyler)

uc.