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 don't you know where we've got to belong (with ron)

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AuteurMessage
Pearl Fitzgerald

Black ROSE on a dusty road on fire. DARLING are you gonna leave me?
Pearl Fitzgerald
(INSCRIPTION) : 05/07/2015
(HEART) : she threw it away over and over again and doesn't know how to fuckin' get it back.

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MessageSujet: don't you know where we've got to belong (with ron)   don't you know where we've got to belong (with ron) EmptyMer 8 Juil - 17:31


Don't you know where we've got to belong
ft. Pearl and Ron

On boit tous pour une bonne raison. On a tous quelque chose qui nous y pousse. Pour son goût, pas si souvent, pour se donner un air cool, pour faire comme tout le monde, pour noyer son chagrin, pour occuper son temps libre, pour retrouver ce qu’on a perdu. On arrête de prétendre, et on se perd dans son verre, au fond des quelques centilitres qui absorbent nos dernières limites, qui brisent les frontières qu’on a bâties entre eux et nous, entre vous et moi. On cherche dans l’ambre un pardon qu’on n’obtient pas, on ferme les yeux sur les brûlures et les yeux qui piquent pour une renaissance qu’on n’aura pas. Ce qu’on récolte, c’est plus souvent ce que l’on sème. Des mauvaises rencontres. Une bonne grosse gueule de bois. « I think you should sit down ; you’re making a fool of yourself. (Assieds-toi, tu es ridicule.) » Oh, et ça. Se ridiculiser, encore et encore, comme s’il n’était jamais possible de perdre l’entièreté de sa dignité en une seule fois ; c’est cumulatif. Plus tu bois, plus t’es rien, moins t’es quelque chose. On boit tous pour une raison, et ce n’est pas devenir quelqu’un, sinon on saurait sans doute se reprendre en main, make something out of oneself. « Pearl, please, would you sit down ? (Pearl, s'il te plaît, veux-tu bien t'asseoir ?) » I don’t think so, she thinks, and everything around goes out within a blur. Les spots de lumière au-dessus du bar, le comptoir gras et humide, la musique trop fort de la stéréo, le tabouret bancal sous ses pieds, tout disparaît en l’espace de quelques secondes. C’est assez, quelques secondes, pour perdre la vie quand on s’y balance trop fort, en équilibre sur quatre morceaux de bois, le monde en suspens. C’est assez pour atterrir étourdie dans les bras de n’importe quel premier venu. « Wooow, easy, easy, I got you. (Héé, doucement, doucement, je t'ai.) » Le bourdonnement dans ses oreilles reprend et la musique de plus belle. « I got you. (Je t'ai.) » Pas n’importe lequel; un premier venu charmant, si vous voulez mon avis. Elle rouvre les yeux sur son visage de poupée, un peu homme, un peu femme, un androgyne maquillé aux lèvres pulpeuses. « Got me, » elle murmure, et son dos brûle du frottement contre le comptoir. Une belle chute, oui, danser sur son tabouret, en voilà une idée, mais en voilà une idée. « Wanna come to my place ? (Ça te dit de venir chez moi ?) » Ses yeux papillonnent, ses jambes frissonnent, elle dirait oui plus vite que son ombre si sa bouche n’était pas aussi ralentie – which leaves time for her brain to process. It’s 2, and fuckin’ late for work is the only think she’ll be in the morning. (Ce qui permet à son cerveau d'analuser la situation. Il est deux heures du mat, et la seule chose qu'elle sera demain matin, c'est en retard au boulot.) « How fuckin’ old are ya ? (Putain mais quel âge t'as ?) » Il paraît surpris ; elle n’était pas si à cheval sur l’étiquette, les présentations et les convenances quand elle dansait à moitié nue devant lui, ni quand elle passait sa main dans ses cheveux avec une sensualité d’étudiante libérée, ni quand elle recommandait à boire sans se soucier des observateurs ou de son âge. Et la voilà toute embrouillée, toute émoustillée, et toute prête à partir, ses chaussures à la main pour ne pas trébucher. Pour avancer. « I think you’re cute and funny and nice and all. (Je pense que t'es mignon et drôle et sympa et tout.) » Elle ne sait pas où elle veut en venir ni ce qu’elle va dire. « But… it might not be a great idea. (Mais... ça ne doit pas être une très bonne idée.) » Pleine de principes et de bonnes résolutions, c’est une Pearl qu’elle est rarement. Encore moins bourrée. Si pleine de bonnes résolutions que lorsqu’il lui saisit la main, elle le suit docilement, sans un regard en arrière, sans un regard en avant.

Fuckin’ drunk, fuckin’ late and fuckin’ stupid is all she is, really. D’une main qu’elle veut sûre mais qui tremble, elle attrape ses affaires éparpillées dans une chambre trop bien rangée pour son bordel. Sa culotte sur elle, son soutien-gorge derrière l’oreiller, son pantalon dans l’évier. Du vin blanc renversé. Ses chaussures dans l’entrée, la voilà sur le pallier, cheveux en désordre, she’s a mess. A fuckin’ mess. Elle traverse la rue en pensant à ses parents qui venaient ici si régulièrement ; elle pense à tout ce qu’elle a fait et tout ce qu’elle n’a pas fait depuis des semaines, à tout ce qui s’enchaine. Emily l’appelle une fois par semaine, ou deux. Lui demande quand elle rentre à New-York ; et Pearl reste évasive. Si elle va bien, certainement pas. Si elle se fait à Tweed Heads, ça oui. Il faut peu de temps pour retrouver ces gens perdus de vue si longtemps ; peu de temps pour retrouver une drôle de routine dans une drôle de vie. Refaire sa vie là où on l’a quittée, ou presque, faisons oubli des années. Pearl frotte ses yeux, ses doigts noirs lui rappellent la présence de mascara, une lingette dans son sac à main et la voilà presque fraiche. Presque, à dix heures, sous le soleil tapant, coupable comme une femme qui a découché une fois de trop. Ses pas, plutôt que de la ramener au bar de la veille où l’y attend patiemment sa Volvo, la mènent au parc qui rythmait ses joggings du weekend quand elle était étudiante. L’endroit est frais, humide, bien plus agréable que le centre-ville, pense Pearl. Vert et doux sous ses pieds toujours nus. Pearl, sans faire attention, fait le point, sur elle, sur sa vie. Ni jeune ni vieille, ni moche ni belle, ni seule ni amoureuse, sans parents, sans frère, sans enfants. Sans avenir précis. Rien ne se casse vraiment la figure avant qu’on ne décide de tout relâcher ; comment est-ce que ça se fait ? Elle aimerait faire croire que tout va bien, parce qu’au fond rien ne va mal. Tout le monde part un jour, voilà tout. Et pourtant, à cet instant précis, Pearl se sent terriblement livrée à elle-même. Se perdre en forêt, voilà ce qu’il lui faut. De quoi mettre du plomb dans la cervelle à n’importe quel oiseau.
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