(you could write a book on how
to ruin someone's perfect day )

Is était à l'hôpital depuis plusieurs heures maintenant, un sourire aux lèvres. A vrai dire, c'était la première fois qu'elle était si heureuse d'être dans un hôpital, elle qui les détestait tant. Mais cette fois, c'était différent – ses tableaux étaient là, affichés près de tableaux d'autres artistes plus ou moins reconnus. Lorsqu'elle avait entendu parler de ce gala, elle s'était précipitée sur son ordinateur pour se renseigner et envoyer des photos de ses tableaux. C'était tout ce dont elle avait rêvé. Du moins, c'était un début à tout ce dont elle avait rêvé. Ce gala était purement caritatif, mais voir ses tableaux exposés signifiait déjà énormément pour elle. Is aurait pu profiter de cette soirée – sa première depuis qu'elle était à Tweed Heads – pour rencontrer de nouvelles personnes, mais sa timidité avait encore une fois prit le dessus, et elle s'était donc trouvé une chaise, non loin de ses peintures, et y était resté une bonne partie de la soirée, une coupe de champagne à la main, qu'elle n'avait toujours pas fini deux heures après l'avoir servie. Elle finit finalement par se lever lorsqu'elle aperçut un homme devant l'un de ses tableaux. Son sourire s'élargit légèrement et, gardant totalement son calme, elle avança vers l'homme. Elle l'avait déjà vu, pendant la soirée, discutant avec certains docteurs et autres membres de l'équipe de l'hôpital, et en avait donc déduit qu'il était aussi un membre de l'équipe. Elle resta à côté de lui, regardant son tableau en hésitant longuement.  « Il vous plait ? » finit-elle par demander de sa voix douce, presque dans un murmure. Elle avait toujours aimé avoir des avis sur ces tableaux et ses dessins, encore plus des avis venant de parfaits inconnus. Elle avait toujours eu l’impression que ces avis étaient plus sincères que ceux de ses amis et de sa famille, qui ne disaient rien de plus que Is, c’est sublime ! encore et encore. C’est pour ça que, les rares fois où elle avait exposé ses tableaux, elle s’était gardée de dire que c’était elle, l’artiste.

un gala de charité à l'hôpital ? ron se devait d'y être, pour la simple et bonne raison que malgré le fait qu'il soit un jeune médecin, il était assez connu. un bon médecin, un bon chirurgien. le rêve de toute une vie et c'était avec joie qu'il allait saluer les maitres qui lui avaient tout enseigné avant qu'il ne réussisse par lui même. une sympathique soirée en perspective, avec des enchères et des expositions sur des tableaux, quelque chose de vraiment intéressant, une belle soirée. et qui plus est, il y avait de l'alcool et des petits fours, l'endroit idéal pour manger gratuitement (même s'il possédait quand même pas mal d'argent, un repas gratuit lui ferait faire des économies d'argent et de temps, parce que ce n'était pas vraiment son genre de se faire à manger.). bon, qui plus est, les gens étaient bien gentils, il s'amusait bien, il fallait l'avouer et même qu'il arrivait à sourire, alors que ça devenait quelque chose de rare chez lui. et sans se forcer ! un miracle évidemment. une envie soudaine de rester un peu seul, il alla faire un tour pour voir un peu les tableaux qui étaient exposés sur les murs de la grande salle principale, puis il s'arrêta devant un dessin, quelque chose d'immonde à son goût. une horreur. et une demoiselle bien jolie vint l'aborder alors qu'il accumulait les vilains mots dans sa tête pour décrire une atrocité du genre. "pas du tout." il leva les yeux au ciel, elle avait l'air bien sympathique cette demoiselle, mais des questions dans ce genre, il s'en serait bien passé. "c'est une horreur. l'artiste doit avoir un problème dans sa tête, il n'y a qu'un dingue pour faire une chose pareille." elle devait sûrement être d'accord, vu la tête qu'elle lui tirait.