is it too late to apologize ? sera & flynn

Soirée, soirée, soirée. Flynn était encore assoupi sur son bon vieux matelas lorsque le soleil s'invita. Sans permission, il le réveilla, ce qui l'agaça. Flynn n'avait pas passé la nuit seul. Il s'était réveillé à côté de lui. Ce n'était pas la première fois. L'Armstrong espérait que ce soit la dernière même si au fond de lui, il ne pouvait pas se résoudre à ça. C'était incontrôlable, pire que la came ou le bédo. Quoiqu'il en soit, il ne pouvait pas se pavaner dans son lit, sachant qu'il n'était déjà plus midi. On était l'après-midi. Et ce soir, Flynn travaillait, comme beaucoup d'autres soirs. Sauf qu'aujourd'hui, c'était spécial. Une grande soirée était organisée en l'honneur de l'été. Beaucoup de commerciaux, clients réguliers étaient invités. Tout le monde serait sur le pont. C'était l'événement à ne pas rater et surtout à ne pas faire capoter.

Flynn repoussa les bras qui gisaient sur son corps. Cela fit marmonner le barbu à côté de lui. Ce dernier se réveilla et demanda l'heure au jeune homme. Flynn lui répondit et provoqua sa fuite. Il était en retard pour le rendez-vous avec sa copine. Il se rhabilla en quatrième vitesse sous le regard mi-amusé, mi-jaloux de Flynn, qui ne le lâcha pas d'une semelle visuelle. Puis la porte claqua et il comprit que ça ne leur arriverait jamais à eux. Pas l'un envers l'autre. Ce n'était pas possible de s'aimer ainsi et surtout au grand jour. Les sentiments, ça cassait les couilles. Flynn finit par manger un morceau. Il restait des macaronis qu'Emerson avait fait. Ils devaient encore être potables. Heureusement qu'elle était là et qu'elle apportait parfois des plats à Flynn, qui ne mangeait jamais rien de très ragoûtant. Il n'avait jamais été un fin gourmet. Tant qu'un truc se trouvait dans son assiette, il était satisfait. Il fallait dire que certaines périodes avaient été compliquées et il n'avait pas toujours mangé à sa faim, préférant privilégier les jumeaux. Flynn se comportait souvent comme un parent avec eux. Après tout, il était leur seul repère potable. Loin d'être un enfant de chœur, il s'en sortait toujours mieux que ses géniteurs, ces deux pauvres tâches bons à rien. Ces deux-là passaient leurs journées à ne rien faire, sauf des promesses intenables à Emerson et Aiden. Ça, ils avaient toujours su faire. Flynn voyait clair en le jeu, peut-être était-il parano mais il ne laisserait jamais Serinda et Ted embrouiller les jumeaux.

Rassasié, il se rendit présentable et quitta son appartement pour le calypso club où la soirée allait durer. Arrivé tôt, il rejoignit ses collègues pour être briefé. Les consignes clairement établies, le boulot commença. Servir des verres, faire des cocktails, mettre des glaçons, aller chercher d'autres bouteilles, encaisser les billets, refuser les numéros de téléphone, rajouter des pailles, mixer des fruits. Voilà, ce que c'était. Et n'oublions pas les petites bousculades dans l'action, le verre cassé par une nouvelle, bref cette soirée, il fallait assurer. Ramasser les bouts de verre, les clients qui ne tenaient plus debout. L'ambiance s'est installée dès le début. Excellent DJ, piste enflammée, parfait. Néanmoins, au bar, personne ne chaume. Tout se passe bien jusqu'à ce qu'elle arrive. Flynn prépare des cocktails, se retourne et les donne aux deux clientes lorsqu'il croise son regard bleu lagon. Ce regard, il l'a déjà vu. Il y a bien longtemps. Quand ? Il ne s'en souvient pas, ça fait longtemps selon lui. Et pourtant, elle le transperce. Ça y est, il se souvient d'elle. A vrai dire, il ne l'avait pas vraiment oubliée, elle comme toutes les autres. Sarah, un prénom dans le genre, qui finit par 'ra'. Quelle importance ? C'était l'histoire d'une nuit et elle est repartie humiliée. A l'époque, Flynn essayait d'aimer les femmes. Aujourd'hui, il essaie de n'aimer personne. C'est nettement plus simple et ça fait moins souffrir. C'est grâce à elle qu'il a arrêté ses conneries avec les femmes. Ce qu'il avait lu dans son regard ce jour-là, c'était le dégoût, l'humiliation, la honte peut-être et jamais, il ne voulait refaire ça à une femme. Aucune d'elles ne le méritait.

« Qu'est-ce que je peux vous servir ? Sarah, c'est ça ? »

Il n'avait pas trouvé mieux. Si elle ne répondait pas ou s'enfuyait, il la rattraperait.

It was time to apologize.