(Et puis, j'ai enfin compris que c'est pas que j'arriverai jamais à ta hauteur.
C'est que j'avais fait la connerie de te placer trop haut.)

Zurie Jane Gerrish

Odeya Rush | img ≈ cit

(LISTEN)

(nom, prénom): Gerrish ça sonne européen. C'est surtout irlandais. Ça a l'odeur des guinness servies bien fraiches quand il fait bien chaud , dans les pubs d'un pays dont elle n'a jamais foulé la terre. Parait que Gerrish, c'était O'Gerrish de base mais qu'un ancêtre a décidé de circoncire, question d'intégration, question de faire plaisir à un énième bureaucrate. Parait aussi que l'ancêtre en question c'était un bagnard. Débarqué pour avoir volé une poule. Une histoire de braconnage, par un braconnard. (âge, date & lieu de naissance): dix huit temps. Papa la regarde avec des yeux de reptile, de fauve protecteur de ses progénitures tandis que maman se la joue styliste à l'autre bout du monde parce que. Papa et maman ne se sont jamais aimés. Dix huit ans à porter un regard cynique sur l'institution du mariage, sur le concept ( qui foire) de couple, sur l'amour bon pour les comédies romantiques hollywoodiennes ou les Barbara Cartland à deux pesos. Dix huit ans. Parfaitement. Il fuit, le temps. Elle le regarde, Zurie, un chewing-gum collé aux molaires. Papa lui l’emmène manger une glace tous les 26 février, pour son anniversaire comme lorsqu'elle avait dix ans. Mais, elle n'a plus dix ans. Elle les aura toujours, à ses yeux et putain comme ça l'exaspère.(origines, nationalité): elle a un côté trèfle à quatre feuilles, pas parce qu'elle porte chance, loin de là, même. un côté chardon et tartan, à cause de sa mère. Comme une boule avec plusieurs facettes qui brille dans un night club, à l'ancienne. Sinon, elle est australienne, elle, pas américaine, ni anglaise ou. Surtout pas américaine. D'ailleurs, son accent salue chaleureusement, auquel cas, son majeur s'en charge aussi.(situation monétaire): souvent grâce à papa, elle achète des nouvelles fringues, la plupart du temps, elle bosse dans une baraque à frites. Mais, elle a déposé des CV en précisant dans la partie loisir qu'elle parle l'espagnol, qu'elle sait nager. C'est important, mine de rien, de savoir parler espagnol au cas où un bus plein d'espagnols venait à percuter la baraque à frites. Ou autre, même. L'espagnol devrait être langue internationale (mais pas tout le temps).(métier): l'université lui tend ses bras, les agite dans sa direction sauf que. Zurie, elle fait semblant de ne rien voir du tout. C'est flippant, les études supérieures. Plus flippant qu'une attaque de tyrannosaure. vous avez déjà été attaqué par un tyrannosaure ?  (statut civil): est-ce qu'on peut réellement parler de statut civil quand on a peine le droit de vote ? Puis statut civil ça veut dire quoi, concrètement ? Qu'on est célibataire, que c'est normal  quand on a que dix huit ans mais que ça craint quand on dépasse la vingtaine ? Les mecs sont soit trop cons, trop obsédés ou les deux (souvent) pour qu'elle leur accorde son attention. Puis, Papa ours veille au grain. C'est pas la fête du slip dans les parages et ça lui va très bien comme ça.(orientation sexuelle): de toute façon, d'un point de vue anatomique, la palette de choix est franchement restreinte. C'est soit moule, soit concombre des mers. Comme tous les choix sont binaires, elle opte pour le 1 plutôt que le 0. Version courte, ça donne : hommes. Le genre virils qu'on trouve dans la magazines, sur les écrans télés, ceux qui ont l'air tellement plutoniens que c'est une torture visuelle. Pas les cons imberbes ( à peine pubères) qui se croient dieux sur terre et qui n'arrive - pour la plupart- même pas à additionner 1 + 1 sans aboutir à 3. Le chromosome Y est fautif, elle vous le dit. (situation familiale): c'est la débâcle, bagdad dans les bons jours ou presque. Papa est là, maman est pas là. Pas "pas là" parce que la haut ou six pieds sous terre. Pas là parce qu'elle aime tellement son boulot et son petit copain Rodrigo de 13 ans son cadet pour s'occuper de sa fille en full time. Pas de frère, ni de sœur : dieu merci. Sinon, elle vous parle pas de ses cousins, ni de ses cousines qu'elle peut pas voir en peinture, hein, ce serait un gâchis de salive déplorable. (traits de caractère): Zurie elle est mature mais aussi membre de la royauté du pays des gens qu'on aime détester. On la connait sous le titre de princesse pétasse, princesse sarcasme. Duchesse de Franchise-land, un coin ensoleillé, petit lopin de terre coincé entre Hypocrisie-Land et Mensonge-land. C'est pas le lieu de villégiature le plus prisé chez les filles de son âge, les filles en général ( certains mecs s'y mettent aussi). Papa lui a appris à assumer toutes ses actions, à assumer toutes ses paroles quitte à essuyer quelques insultes. Ça tombe bien, Papa lui a également appris quelques insultes. C'est de lui qu'elle tient sa répartie puis ce sourire mutin qui étire toujours ses lèvres. Elle est douée en manipulation mais, se montre encore plus douée quand il s'agit de laisser le monde tourner de lui même sans intervenir. Les tâches ménagères, mademoiselle gère mais heureusement que Papa a investi dans un lave vaisselles parce qu'elle aurait encore utilisé certaines de ses insultes. Zurie est divertissante, pétillante, très intelligente. Elle est surtout la fille à son père et, il est sur qu'ils assurent leurs arrières respectifs quand l'occasion leur est donnée. Telle père, telle fille. Un point c'est tout. (avatar): Odeya Rush (groupe): spring

(met me in your backyard)
Britney Spears, c'est qui ? ~ Zurie a grandi à Sydney avant de venir s'échouer dans ce coin paumé. ~ Elle fait des gâteaux, elle en fait quand elle est anxieuse, fâchée. Par exemple parce qu'elle a raté un contrôle, parce que son meilleur ami sort avec une gourde ou lorsque son père décide de ramener une conquête à la maison. Entre son meilleur ami et son père, elle a de quoi être fâchée bien souvent, faut avouer ~ Elle déteste les sucettes, les bonbons, en général. D'ailleurs, le nutella, elle ne supporte pas. Et non, ça ne fait pas d'elle une extraterrestre ~ lire c'est voyager mais voyager c'est toujours mieux que lire enfin sauf si c'est du Nothomb ou du Coehlo. bien entendu ~ Sa garde robe comporte beaucoup de pantalons, de salopettes, de shorts. Jamais de jupes. Parfois des robes. Pas qu'elle n'aime pas être féminine c'est juste que. Ça ne lui ressemble pas. ~ Zurie n'a aucune notion de demi mesure. Aucune. Ni même du ridicule. C'est pour ça qu'elle ira toujours au bout de ses idées farfelues avec une dextérité farfelue. ~ Zurie possède un chat. Elle l'a nommé Bruce Wayne. Ça lui fait bizarre de partager son lit avec Bruce Wayne mais, en même temps, elle aime bien avoir l'exclusivité ~ Elle est doué en informatique. Pas de là à hacker le site de la protection du territoire mais de là à craquer le blog de cette pimbêche insupportable qui se la pète ~ Si mademoiselle est très mature, il n'empêche qu'elle a dix huit ans et se laisse parfois emporter par ses émotions.

(all across the alienation)
Elle est sociable, Zurie.
Vraiment.
Faut la croire quand elle prononce ces mots.
Elle l'est, rarement, en tout cas. Parce que, ça procure vraiment une sensation bizarre, les bains de foule. Les fêtes foraines, la plage, les bars bondés, elle ne supporte pas. Quand y'a trop de monde, ça gâche tout. Elle  a des ami "i" "e" "s", hein. Même des amis "i", "s", hein. Elle en a des tas. Mais, elle aime aussi la solitude, critiquer ces autres, de loin. Puis, y'a Papa. Puis les voisins. Puis il y a lui. Puis, rien.
Elle est (très) sociable, Zurie.
Vraiment.
Faut la croire quand elle prononce ces mots.
(mais les gens dans le coin sont trop cons et elle a peur, des fois, que ça éclabousse)

(pseudo, prénom): c'est pas fixe de ce côté là (âge, pays): trop l'âge (connexion): souvent (un petit mot sur le forum): perfection, c'est beau, c'est un bonbon visuel (un smiley):    

(told me you were leaving)

« Zurie » - papa est en bas, il gueule pas, il lance un demi ton au dessus. Il sait que Zurie entend tout, même si ses écouteurs diffusent une musique qu'il qualifie « d'ésotérique » lorsqu'il lui fait remarquer qu'elle ne l'écoute pas assez. D'abord, c'est faux. Mais, c'est vrai, que la musique qu'elle écoute est un brin ésotérique. « J'arrive pa', deux secondes ». Elle se lève, balance son stylo sur le cahier à peine ouvert. Elle descend les escaliers, sur le dos, son pyjama en pilou acheté par un père vraiment pas au courant des dernières tendances. « Macaronis au fromage ou omelette ? ». De toute façon, avec Papa, c'est toujours macaroni au fromage ou omelette. Il sait pas faire grand chose, Papa, culinairement parlant. D'ailleurs, c'est pas pour rien que le frigo est couvert de numéros de service de livraison à domicile ( thaï ( préféré de papa), italien (préféré de Zurie)). Au final, elle lance un « Macaronis au fromage et non, non, je n'appellerai pas maman ». Parce que, généralement, la question qui vient après c'est : est-ce que tu veux appeler ta mère ? La réponse est toujours : non. Après tout, Rodrigo doit la divertir suffisamment pour qu'elle oublie que de son vagin est sorti un truc qui aujourd'hui a dix huit ans. Le truc, Zurie, en l’occurrence. « Merde, y'a plus d'fromage » - il lance, Papa, tandis que Zurie se rapproche, elle cherche dans le frigo, des fois que. Mais, Papa a oublié d'aller à l'épicerie. Comme d'hab, elle pense. « J'y vais »- elle disparait dans le couloir, s’empare de sa veste histoire de limiter les dégâts du pyjama (hello kitty) en pilou. « Fais vite et n'emprunte surtout pas la ruelle là que t'as l'habitude de prendre pour raccourcir le trajet » - elle lui lance un regard, l'air de dire : tu me prends pour qui ? En étant persuadée que de toute façon, il sait. Bien sûr, qu'elle va prendre le raccourci. Ruelle plongée dans le noir ou pas, elle a besoin de fromage sur ses macaronis. « Hey et c'est vraiment pas la peine de faire un détour chez ton copain là, tu reviens directement, il commence à faire nuit » - sans blague papa, elle lève les yeux au ciel. Dingue comme il l'étouffe. Dingue mais, elle aime ça. Le côté papa poule qui ne lui laisse aucune place pour les conneries adolescentes. Elle passe par derrière. Elle a pris la bicyclette, sans prévenir son père. Parce qu'il aime pas quand elle monte dessus à la nuit tombée. Surtout qu'il manque des bandes réfléchissantes et que la sonnette est cassée. Surtout qu'il aurait dû réparer  alors, imaginez qu'elle en tombe, qu'elle se fracture un os. Il ne s'en remettrait pas. C'est pour ça qu'elle balaie les pensées négatives et se concentre sur sa mission. Acheter du fromage pour les macaronis, illico presto. Mais, elle fera un détour par chez Salinger surnommé Sal. Parce que, faut pas déconner, c'est dimanche, elle ne l'a pas vu de la journée et qu'elle a des tas de trucs à lui raconter. Des tas de trucs même pas importants, en plus.
Sal c'est son âme soeur.
Pas parce qu'il est aussi déglingué qu'elle.
Mais parce que c'est le premier péquenaud à lui avoir souhaité bienvenue quand elle a emménagé avec son père, cinq ans auparavant.
Ils ont d'abord commencé par se battre, l'un contre l'autre. Avant d'apprendre à se battre l'un avec l'autre. Jusqu'à ce que les autres soient devenus un combat permanent.
Peut-être que Sal a du fromage ?

(...)

« Dis donc, ça prend des plombes d'foutre la main sur du fromage dans les parages... quand même »
Elle secoue la tête Zurie et rit. Qu'est-ce qu'elle peut y faire ?
C'est vrai que le fromage, ça court pas les rues.